8.20.2009

Farce musicale

Tout a commencé lorsque Phil Collins s’est emparé d’un micro.

On sait tous qu’il aurait mieux fait de rester derrière sa batterie, mais non. Passons aussi la période Peter Gabriel, qui est, si possible, encore plus mauvaise. Evitons de trop s’attarder sur la désastreuse expérience électronique, avec ses envoûtantes boites à rythme et ses claviers dégoulinants. Mais qui Genesis essaye-t-il d’impressionner avec ses irritantes sonorités synthétiques ? Au final, le tout est juste une pâle copie de déjections déjà existantes, pour ne pas citer Pink Floyd ou Brian Eno. Bref, je ne vais pas vous barber avec les détails de leur discographie, des analyses de chansons ou encore les dates importantes importante de leur carrière. Je me fiche pas mal du résumé Wikipédia, alors on va se concentrer sur le meilleur. Ou plutôt le pire.


A l’époque où Lou Reed et The Stooges (de vrais durs, quoi) prennent en main le rock, Genesis envahit les bandes FM en jouant les rockeurs expérimentaux pour jeunettes. Autant dire qu’ils n’ont rien compris, surtout quand on arrive à produire pires niaiseries que Van Halen et Kiss. Sans compter qu’il y avait toujours un peigne cul pour lancer Genesis dans le jukebox, ce qui faisait fuir les vestes en cuir, trop fatiguées de lutter contre une telle atrocité. On aurait pu se réjouir du départ de Gabriel, mais les festivités furent annulées quand Phil Collins s’est mis à chanter. Oh, pardon, à minauder. Depuis, comment les situer ? C’est une mixture peu ragoûtante de T-Rex pour le côté minette, des Bee Gees pour le côté ringard et d’Indochine pour le côté merdique. Par contre, je ne parlerais pas du fabuleux charisme et des infâmes vocalises du petit rigolo Phil Collins, c’est trop. Vous n’avez qu’à bien le regarder, et si vous avez le courage, l’écouter. Bon, ils ont quand même eu une bonne période hein. Mmmh, non en fait. Je ne suis décidément pas de mauvaise foi.


Ce qui est également impressionnant chez Genesis, c’est d’avoir su passer par tant de périodes musicales sans jamais en retirer quoi que ce soit. Ils auraient pu s’aventurer dans le punk, le ska, voire le hard. Ils auraient même pu prendre exemple sur leurs camarades anglais, comme les Stones, les Clash, Led Zep, Bowie ou (au pire) les Beatles. Mais non. Ils ont définitivement inventé un semblant de quelque chose, joyeux mélange de new wave, de musique expérimentale pseudo jazz et rock progressif tendances psyché. En fait, si on voulait (vraiment) définir leur « art », on pourrait simplement le qualifier de soupe. Une bonne grosse soupe opaque à la couleur douteuse. Et faut pas croire, c’est difficile de faire de la soupe si élaborée et toujours à la limite du supportable. J’ai même envie de dire que j’ai un certain respect pour ça, mais finalement, pas tant que ça (peut-être à force de continuer à les entendre partout sur les ondes quand j’en ai le moins envie. Bon d’accord, j’en ai jamais envie, et après tout c’est bien légitime).

Mais au final, on peut tout de même leur dire merci. Tout le monde n’a pas la chance de savoir jouer au vrai rock’n’roll, de se murger dans des concerts virils, de hurler, frapper, dégueuler, d’être grossier et malpoli sur de la bonne musique. Alors merci Genesis, merci d’avoir su combler et satisfaire les braves garçons, les gentilles filles, et globalement les gens sans goûts.




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